On part sans doute des rouleaux d’écume nés de la mer ou des nuages : leur mouvance, leur aspect mousseux contredisent l ‘élément liquide ou aérien. Ils deviennent l’oblique qui va équilibrer la toile oblongue et traverser d’un geste cette étendue lisse et brillante faite de bleus. Pas de limite à ce signe qui se poursuit bien au-delà du cadre.
Actuellement Paulette Bacon a ancré son geste sur une terre, île perdue dans un océan imaginaire quelque part en bas du ciel. Des cratères apparaissent, un monde s'organise, fait de vallonnements souples, de courbes enveloppantes. Les couleurs sont terrestres : des bruns, des verts... Mais le silence qui règne vient d'ailleurs. Il naît de la méditation du peintre.
Les gouaches sont autant de caresses qui laissent sur le papier des empreintes douces et légères.
Voilà une oeuvre au charme discret; elle dit l'harmonie, la douceur, le silence, des mots dont on oublie petit à petit la signification. |